Rapport de procès à Moutier, le 25 juin 2018
Le fond de l’affaire
Pendant la campagne du plébiscite de 2017, qui réglait la future appartenance de Moutier au canton de Jura, le pro-bernois DROZ avait insulté les Jurassien avec les termes : «Talibans, djihadistes, fanatiques» etc. Cela a incité MARCHAND de déposer une plainte pénale pour insulte, calomnie, éventuellement discrimination raciale. Il s’agissait donc d’un procès politique.
L’audition
Les débats étaient présidés par la juge NDIAYE (Bernoise de couleur).
MARCHAND était présenté par Me Jean-Marie ROETHLISBERGER, et Droz par Me Grégoire AUBRY.
Etaient présents dans la salle: 18 observateurs d’un certain âge, dont 15 Jurassiens jurassiens et 3 Jurassien pro-bernois, ainsi que 5 journalistes (Quotidien jurassien, Radio/ Télévision locale). Voir article paru : www.rfj.ch/rfj/Actualite/Region/20180625-Calomnies-a-Moutier-plainte-retiree.html
Ouverture de la séance à 08 h 30.
La présidente lance la tentative de conciliation. DROZ refuse de retirer ses propos. La juge avise les parties des conséquences d’un échec de conciliation: le perdant aura à supporter tous les frais.
L’atmosphère dans le prétoire est électrique. Quelques assistants se font entendre/ remarquer, soit par leurs rires ou grimasses d’approbation/ désapprobation. La juge sermonne le public et l’exhorte de se tenir tranquille.
La juge interroge le plaignant, MARCHAND, lui donnant l’occasion de s’exprimer. Finalement, elle veut savoir, s’il est disposé à ne plus mentionner l’affaire dans ses publications. Le oui est conditionnel. MARCHAND veut un apaisement.
L’accusé DROZ est très efficacement défendu par son avocat, qui appuie sur la nature politique du litige. DROZ prétend que ses propos n’auraient visé que certains extrémistes, mais pas «les Jurassiens de bonne foi».
MARCHAND veut savoir, si la presse sera muselée. Elle répond qu’il y a la liberté de la presse.
Interruption à 09 h 05, pour permettre à la juge et sa greffière de préparer la convention de conciliation. Reprise à 09 h 20.
MARCHAND réussit de s’exprimer encore une fois pendant 2 ou 3 minutes, toléré par la juge.
L’accord, qui a été approuvée par les parties pendant la pause, est lu: chaque parti assumera ses frais.
MARCHAND veut connaître avec précision, quelle sera sa marche de manœuvre pour son travail de journaliste. Comment publier l’avis mortuaire ? La juge répond avec humour: «Il me semble que vous avez donné vous-même la réponse».
Fin de l’audience vers 09 h 40.
A la sortie de la salle, quelques Jurassiens jurassiens échangent finalement tout de même quelques engueulées avec les Jurassien pro-bernois.
Les Jurassiens jurassiens se retrouve ensuite au restaurant vis-à-vis de la gare de Moutier pour cimenter leurs liens, attablé pour l’apéro.
Commentaire final de Pierre-André MARCHAND : «Je me vois mieux traité par la justice bernoise que par la justice jurassienne»